ARTICLE DES EDITIONS EDMC Antoine Antolini
La peintre Christiane Broussard, au cours de ses déplacements dans les divers continents, à compris et senti que l'art et le monde ne font qu'un, sous quelque latitude que ce soit, pour elle aujourd'hui ressentir l'art d'un pays c'est en approcher encore mieux son âme, en intégrer l'essentiel. C'est le regard premier qui, avant tout, définit la réussite de l'œuvre-d'art. La peinture, le tableau, pour cette artiste étonnante, est tout autant une ambiance, un moment éphémère à saisir, à capter...à capturer sous ses pinceaux. Une scène au détour d'une rue, un jeu d'ombre et lumière insolite sur une colline, lui suggèreront une œuvre forte qui figera dans le temps l'instant de poésie fugace, le paysage inédit...
Tout au long de ses voyages Christiane Broussard que beaucoup appellent Cri, se saisit ainsi de visions inattendues, d'ambiances, d'atmosphères étranges.... Une peintre vraie, au sens le plus authentique du métier. Elle reçoit des émotions et sait ensuite les restituer sur la toile avec une vérité intense. Sa peinture de la vie urbaine, du paysage urbain en devient parfois démarche sociologique, pour rapporter sur la toile les traits les plus caractéristiques d'une société, d'un groupe, d'une civilisation. Ainsi sa série « Sur la route de l'Inde » est frappante de simplicité et d'exactitude de moments de vie sociale, en termes de ressentis profonds. La lumière y est souvent crue, dans les ocres et les jaunes. Son style d'impressionnisme aux limites de l' abstrait sait ne retenir que l'essentiel des formes des personnages ou des paysages, des scènes de vies, pour les porter au niveau de leur essentiel... Bien plus que ne pourrait le faire un reportage avec des mots ou des images... Ici, avec la peintre, c'est un retour sur l'existant incontournable, comme l'impact d'une onde de choc, que le tableau fixe. «Sur la route de l'Inde » nous renvoie sur une réalité qui traverse toutes les strates de nos consciences occidentales, pour aller nous frapper en plein cœur... nous montrer aussi que le bonheur peut être sans fards. Chaque tableau de Christiane Broussard est un temps-fort, qui véhicule un morceau de la vie du pays qu'elle traverse en Europe, Afrique, Amérique ou Asie.... Ces silhouettes de femmes aux allures évanescentes, dans les luminosités de l'Orient, se confondent au ciel et à la terre. L'artiste à conquis par sa palette toute cette immatérialité qui les enveloppe, qui nous séduit... Le spectateur face à ces toiles à la fois réelles et irréelles de la peintre, ne peut rester indifférent, il va accéder peu à peu à un univers de couleurs posées avec justesse par la force de l'expérience, le « savoir-voir » avec l'intelligence du cœur. Un matiérisme judicieux bien appliqué, brut et vrai, harmonieux, vient de temps à autre, densifier, contraster, les pigments dans leurs épaisseurs... laissant apparaître, ici ou là, un extrait imprimé, de petits signes de journaux étrangers qui se fraient un espace visuel, collés entre les formes peintes pour nous dire toute la traçabilité, la mémoire, le passage dans un pays lointain... Souvenirs de cette ville, de cette capitale, dans laquelle l'artiste fit halte. Des extraits linguistiques écrits, inclus dans la peinture comme des témoignages d'autres cultures... Ces pays sillonnés par le regard, aux alphabets complexes, mis sur la toile... un rappel du réel, dans l' univers de poésie et d'esthétique de l'oeuvre-d'art; Des mots pré-écrits faisant acte d'art et de vie avec l'artistique. La ville, la société, le monde... pour Christiane Broussard, l'idée primordiale du voyage est autant un trait d'union qu'elle met entre des lieux, au moyens de formes aux tonalités harmonieuses, de sensibilité; En traitant ses sujets, le motif ou le thème au-delà des apparences. Le regard et le voyage sont pour l'artiste, les clés de son style. Un style pictural direct, une touche sûre, qui savent réguler le visible pour laisser flotter les sentiments dans le tableau. Sa toile « la Foule » confirme cette capacité de Christiane Broussard a maîtriser ce que l'on peut nommer un « paysagisme sociologique »... En allant plus loin que le plan figuratif, l'artiste soulève dans son œuvre toute l'interface sensible, sensitive, l'aura, qui se dégagera de cet individu, de cette foule dans la ville... L'individu existe et vit lui aussi dans cette foule même, la compose, en fait partie, dans la société. Son tableau « Silhouette dans le métro » consacre définitivement la peintre comme une paysagiste de la vie urbaine, avec une intuition de ce qu'il peut y avoir d'extraordinairement esthétique, plastique, dans la vie de tous les jours, dans notre environnement quotidien... Que ce soit à Paris, ou au bout de ses périples les plus lointains autour du globe, la créatrice est toujours en éveil, en émoi, à la poursuite d'un nouveau "visible", d'un nouveau "lisible", qu'elle va ensuite traduire en œuvre-d'art, pour le plus grand bonheur du public de tous les continents. C'est une peinture d'amour de l'autre, d'amour de la vie, car les tableaux de Christiane Broussard sont autant des rencontres avec le monde, les sociétés. Des tableaux qui sont à chaque fois une rencontre unique, rencontre avec l'autre... Le spectateur ne s'y trompe pas et apprécie, aime, au travers de ces scénographies variées, il peut se re-situer lui-même, comme un « spectateur-observateur » du monde actuel et vivant... C'est pour cela aussi, que la peinture de Christiane Broussard plait. Après avoir vu une de ses expositions on ne sera plus tout a fait le même. L'impact culturel de son travail artistique est puissant, il aide à voir plus loin que l'immédiat, sa forte portée significative aide à comprendre les autres pays, les autres peuples, les autres regards... Christiane Broussard, peintre-reporter ? Peut-être... Comme lorsque cette artiste, au moyen de son art, par ses pinceaux, ouvre les voies du partage et de la paix, quand sa peinture en arrive à relier les âmes au-delà des géographies. Paysagiste contemporaine accomplie Christiane Broussard, avec le « Lac Powel » fait également la démonstration de son talent stylistique d'abstraction paysagiste en synthèse de l'impressionnisme abstrait et fauve des années Matisse, en lien avec la grande lignée française foisonnante de paysagisme abstrait. Son tableau « Les Rocheuses » nous montre la puissance du regard qu'elle sait poser sur les paysages pour nous dire sous la pleine lumière tous les secrets subtils, les équilibres mystérieux de ces géomorphies étranges. Oui, chez Christiane Broussard, le sensible rejoint le beau; Le visible, la spiritualité; L'intelligence, le réel, l'humain... son dénominateur reste toujours le même: le talent... un immense talent...
Antoine Antolini
Direction Rédactionnelle EDMC
Titre: "Christiane Broussard : Des U.S.A à l'Afrique, de l'Europe à l'Asie, la peintre rapporte de ses voyages un peu d'âme de ces continents dans ses toiles d'une rare intensité: Une sensibilité hors du commun. " © texte Antoine Antolini -Décembre 2011 - Direction rédactionnelle EDMC - Tel: 06 10 99 90 98 © Éditions des musées et de la culture EDMC multimédias 2011 - Ce texte peut être utilisé librement en totalité ou en extraits par tout utilisateur, écrivains, étudiants,